Vie et formation
Sonnier est né à Mamou, en Louisiane, dans une famille cajun catholique francophone, où se mêlaient les traditions culturelles africaines, françaises et anglaises. Il est diplômé de l’Université du sud-ouest de la Louisiane en 1963, puis obtient un master en arts plastiques à l’Université Rutgers en 1966. Là, il étudie auprès d’Allan Kaprow et de Robert Morris, et s’imprègne des courants Happenings et Fluxus.
Philosophie et pratique artistique
L’œuvre de Keith Sonnier se distingue par l’expérimentation des matériaux et une approche centrée sur le processus. Dès 1968, il est parmi les premiers artistes à intégrer la lumière au néon dans la sculpture contemporaine.
Utilisant des tubes de cuivre, du verre, des tissus et divers matériaux industriels, il “dessine dans l’espace” à l’aide de la lumière. Il déclarait :
« Les couleurs primaires – rouge, jaune, bleu – deviennent autre chose quand elles sont rendues en lumière. La lumière donne du volume à la couleur. »
En brouillant les frontières entre sculpture, performance et installation, Sonnier adopte une vision fluide, immersive et profondément sensorielle de l’œuvre d’art. Sa passion indéfectible pour les matériaux non conventionnels – des matériaux industriels néo aux matériaux éphémères, en passant par les ondes radio high-tech, le caoutchouc mousse et le latex floqué – l'a poussé à redéfinir la sculpture comme une pratique expansive et multisensorielle. Il était animé par la conviction que la lumière pouvait servir non seulement de dispositif esthétique, mais aussi de médium spatial, culturel et émotionnel.
Œuvres clés et séries majeures
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Série “Ba-O-Ba” (à partir de 1969) : Une des plus emblématiques, alliant verre et néon dans une exploration spatiale et poétique.
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“Lichtweg” (1992) : Installation monumentale à l’aéroport de Munich, longue d’un kilomètre, exemple phare de l’art public intégré.
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“Motordom” (2004) : Installation néon rouge et bleu sur la façade du siège de Caltrans à Los Angeles.
Expositions et distinctions
Sonnier a exposé dans plus de 150 expositions personnelles et 360 collectives à travers le monde, parmi lesquelles :
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Documenta 5 (1972, Cassel)
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Biennale de Venise (1972, 1982)
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Whitney Biennial (1973, 1977)
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Centre Pompidou (1979)
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Parrish Art Museum (2018)
Ses œuvres figurent dans les collections de prestigieuses institutions : MoMA (New York), Centre Pompidou (Paris), musée Hara (Tokyo), etc.
Parmi ses distinctions :
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Bourse Guggenheim (1974)
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Bourses du National Endowment for the Arts (1975, 1981)
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Prix des Arts de l’Académie américaine des arts et des lettres (2013)
Héritage culturel et artistique
Profondément marqué par ses racines cajuns, Sonnier puise dans les traditions folkloriques et linguistiques de sa Louisiane natale. Des œuvres comme Fort Crèvecouer (2010) témoignent de son engagement envers les enjeux environnementaux et sociaux du golfe du Mexique.
En élevant le néon du statut de médium commercial à celui d’un langage artistique à part entière, il a influencé toute une génération d’artistes contemporains et contribué au renouvellement de la sculpture.
Keith Sonnier a fait de la lumière un vecteur d’émotion, de culture et d’espace. Sa vision radicale et sensorielle de l’art continue d’éclairer la voie pour les artistes d’aujourd’hui et de demain.
PRESSe SÉLECTIONNÉE
- Pace Gallery : « En mémoire de Keith Sonnier » (2020).
- Le Quotidien de l'Art : « Keith Sonnier, un artiste lumineux »(2020), par Pauline Chevallereau.
- Artforum: « Keith Sonnier »(2017), par Robert Pincus-Witten.
- Le Figaro : « Rencontre avec Keith Sonnier, lumière sur la Louisiane »(2015), par Valérie Duponchelle.
- France Info : « "Light Works", l’exposition lumineuse de Keith Sonnier au MAMAC » (2015), par Véronique Dalmaz.
- Flash Art : « Keith Sonnier. Light and space » (2011), par Karlyn De Jongh.
- Interview Magazine: Entretien de Keith Sonnier par Max Blagg (2008).